II-1.Trois grandes étapes
Figure 1.Les grandes étapes du processus de remédiation
II-1.1. Le repérage des erreurs⚓
L'évaluation formative appelée par certains spécialistes « observation formative » est un des instruments de diagnostic les plus efficaces pour détecter les difficultés d'apprentissage parce qu'elle« [...] éclaire les deux principaux acteurs du processus. L'enseignant, qui sera informé des effets réels de son travail pédagogique, pourra, à partir de là, réguler son action. L'élève, qui non seulement saura là où il en est, mais pourra prendre conscience des difficultés qu'il rencontre, deviendra capable, dans le meilleur des cas, de reconnaître et de corriger lui-même ses erreurs. » (Hadji, 1997). C'est une action qui régule de façon continue le processus d'enseignement et d'apprentissage.
Figure 2. La remédiation au cœur du processus d'enseignement et d'apprentissage
II-1.2. L'analyse des erreurs⚓
Il s'agit de :
1. décrire la nature des erreurs et de les classer en catégories ou familles selon des critères précis pour faciliter leur traitement.
Exemple en français : « le soutient » ; « le balaie » ; « l'emploie » ; « l'entretient » sont des erreurs de même nature : l'apprenant confond certains verbes (présent 3e personne du singulier) et les noms qui leur correspondent.
2. rechercher les sources (formuler des hypothèses) des erreurs. C'est la phase la plus délicate de tout le processus car les sources possibles de l'erreur sont extrêmement variées. Sans aucune prétention à l'exhaustivité, il est possible de citer :
les erreurs liées à la compréhension des consignes ;
les erreurs liées à des habitudes antérieures ;
les erreurs liées à des interférences linguistiques, méthodologiques, interdisciplinaires ;
les erreurs liées au changement de contexte (notion de solide en français et en physique par exemple) ;
les erreurs liées à des facteurs psychologiques ;
les erreurs liées à des facteurs culturels, etc.
Il est, à cet effet, recommandé de :
faire preuve de perspicacité pour dégager toutes les hypothèses possibles pour chaque erreur ;
vérifier la pertinence des sources d'erreurs car si l'hypothèse n'est pas bonne, c'est tout le dispositif de remédiation qui s'en trouve impacté.
II-1.3. La mise en place du dispositif de remédiation⚓
Le choix de la stratégie, des outils (supports, fiches, exercices, grilles d'autoévaluation) et des modalités de remédiation est un moment déterminant dans le processus. Ce choix est guidé par la nature des erreurs à remédier et des objectifs visés. Celles-ci peuvent conduire, soit à « un travail individualisé », un « travail en tutorat », un « travail en groupes de besoins », un « travail en atelier dirigé », etc. Ces stratégies doivent intégrer également le type et le moment des feedbacks et du suivi évaluation de la séance de remédiation.
L'entretien en est un exemple. Il prend généralement la forme d'un tête à tête entre l'enseignant et un apprenant en difficulté, afin de déterminer les conceptions, les représentations de l'apprenant. Cette discussion a pour avantages de dédramatiser les difficultés, de permettre des explications précises de l'élève sur ses procédures et un questionnement ciblé de l'enseignant. Cependant les entretiens restent difficiles à mettre en place au sein d'une classe, par manque de lieu adapté mais surtout par manque de temps. Ils sont plus couramment utilisés dans le cadre d'une remédiation avec un personnel particulier.
Schématisation simplifiée d'une procédure de remédiation instrumentée
Figure 3. Processus d'une remédiation instrumentée