Initiatives développées suite aux recommandations des États Généraux de l’Éducation et de la Formation de 1981, les projets d'école /établissements ont subi progressivement un réajustement majeur les faisant quitter définitivement de la logique productiviste d'alors vers des visées essentiellement pédagogiques. Dans cette foulée, le projet d'école/établissement est devenu un des leviers du management de la qualité des enseignements/apprentissages. Dans le cadre du PDEF, instrument de mise en œuvre de la politique d'éducation et de formation, des options stratégiques ont été retenues pour la rénovation du système éducatif durant la dernière décennie. S'inscrivant dans le processus de déconcentration et de décentralisation pour davantage d'autonomie des écoles et établissements, le Ministère de l’Éducation nationale fait du projet d'école/établissement, l'instrument de mise en œuvre de la politique éducative nationale à la base. Dans cette optique, il rapproche l'école de la société à travers la démarche participative du directeur d'école et du chef d'établissement se doit d'impliquer l'ensemble des membres de la communauté éducative dans une gestion de proximité.
En effet, les objectifs poursuivis à travers le projet d'école/établissement peuvent se résumer comme suit :
établir une relation « d'échanges et de négociations entre les autorités nationales, académiques et scolaires et les acteurs de la communauté éducative e pour améliorer le fonctionnement de l'école/établissement ;
susciter plus d'initiatives, d'innovations qui renforcent la participation des enseignants et la recherche de solutions adaptées par les acteurs ;
faire des élèves de véritables acteurs de l'amélioration notable de leurs propres performances ;
impliquer les communautés et les collectivités locales dans la gestion de l'école et de l'établissement ;
évaluer les résultats du fonctionnement de l'école/établissement et de rendre compte des moyens utilisés corrélés aux performances scolaires ;
Capitalisant toutes les expériences développées depuis 1990, le projet d'école/établissement, a été conçu dans le contexte du PDEF comme un cadre fédérateur permettant d'orienter et de mettre en synergie l'ensemble des interventions à l'école tout en améliorant la qualité des apprentissages et la vie aux études.
Le bilan de la mise en œuvre des projets d'école/établissement exécutés révèle de nombreux insuffisances et dysfonctionnements, notamment pour ce qui concerne sa pertinence et son efficacité pédagogique. Dans la plupart des cas, le projet d'école/établissement semble être conçu uniquement comme un moyen permettant à l'école de disposer de ressources financières et matérielles, dont l'utilisation est sans liens définis avec les apprentissages des élèves. Les manuels achetés, les CDI/bibliothèques mises en place, les ordinateurs acquis ne semblent encore avoir aucune incidence notable sur les processus et les procédures d'enseignement et d'apprentissages dans les écoles. Il n'existe pas de dispositif pédagogique articulé au projet d'école. En dehors des activités pratiques (jardinage, jeux collectifs, hygiène et entretien ...), il est difficile de voir la participation des élèves et des communautés dans l'exécution du projet.
Face à ces limites objectives, il y a lieu d'appuyer à la mobilisation des acteurs autour des projets d'école et projets d'établissement pour une démarche rénovée en vue de corriger la faible appropriation par les acteurs à la base des outils mis à disposition (manuel de procédures et guides).
INTRODUCTION⚓
INTRODUCTION
La crise économique et financière mondiale née du premier choc pétrolier des années 70 consacre la concurrence entre les organisations du service public et le secteur privé. En Afrique, au Sénégal en particulier, la crise s'est traduite au cours des années 80 par la mise sur pied de politiques d'ajustement structurel marquées par le désengagement de l’État. Ainsi, dans bien des secteurs (agriculture, industrie, éducation, etc.), l'interventionnisme étatique cède progressivement le pas aux privatisations et à la responsabilisation des populations. Au milieu des années 90, cette responsabilisation s'est accentuée avec l'approfondissement de la déconcentration/décentralisation dans le cadre de la régionalisation, synonyme de transfert d'importantes compétences aux collectivités locales. Par la loi n°96-07 du 22 Mars 1996, des compétences dans le domaine de l’Éducation sont dévolues aux régions, communes et communautés rurales pour une prise en main des populations à la base de leur propre destin. Cette politique de l’État coïncide avec des engagements forts souscrits en matière d’Éducation : Éducation pour Tous en l'an 2000 à Jomtien, scolarisation obligatoire de 10 ans avec la loi d'orientation 91-22 du 16 Février 1991 modifiée et complétée par la loi 2004-37 du 3 décembre 2004. Cette option de démocratisation de l'offre éducative requiert la mobilisation, à tous les niveaux, d'immenses ressources, tant humaines que budgétaires. Naturellement, aux côtés de l’État, le concours d'autres bailleurs dont les communautés bénéficiaires devient une nécessité. Le Programme décennal de l’Éducation et de la Formation (PDEF), cadre d'opérationnalisation de la politique éducative définie dans la loi d'orientation peut être considéré comme un instrument de mise en œuvre de la politique de régionalisation. En effet, articulé entre autres autour de la libéralisation et de la diversification de l'offre éducative, d'un partenariat efficace, il repose sur un renforcement de la décentralisation, de la déconcentration de la gestion de l'éducation. Pour une meilleure prise en charge des besoins de la base, l’État renforce la dévolution du pouvoir du centre vers le niveau local autour des inspections et des établissements scolaires dans une perspective d'autonomisation et de responsabilisation accrues. En somme, des années 70 aux années 2000, l'image d'un État providentiel, omniprésent, omniscient et omnipotent en matière d’Éducation s'est considérablement érodée au profit d'une responsabilisation accrue des communautés. Dès lors, l'inefficacité du centralisme étatique pour résoudre harmonieusement les préoccupations sociales, économiques et culturelles de la base est mise à nu. Il en résulte une reconnaissance graduelle du local comme entité territoriale plus ou moins souveraine. Cela pose la problématique de la nécessaire rénovation des modes de gestion des systèmes éducatifs et de leur unité de base, les établissements scolaires. La centralisation excessive qui aurait entraîné une gestion défectueuse est reconnue comme une des limites de l'éducation. La répartition des pouvoirs et des responsabilités entre administrations centrales et locales s'impose et s'installe. Le modèle de gestion décentralisée qui permet d'identifier et de reconnaître dans les faits, les rôles et les compétences des différents partenaires, est de nos jours préconisé comme solution pour améliorer la qualité des systèmes éducatifs. Par cette implication et la responsabilisation des divers acteurs, la dynamique partenariat permet une appropriation de l'école par chacun des partenaires. Dans un tel système éducatif, le partage des compétences entraîne naturellement une répartition des charges. Ainsi, les communautés locales, les municipalités, les entités régionales et les partenaires économiques et financiers, la société civile ou même certaines individualités devraient être amenés à fournir des ressources et à s'impliquer dans les projets d'école, en fonction de leurs pouvoirs et de leurs responsabilités. Cette mobilisation de la communauté constitue de nos jours une tendance forte de la gestion des systèmes éducatifs. Même si une évaluation de l'impact réel des expériences de la mobilisation communautaire dans les performances scolaires à l'échelle nationale n'est pas encore réalisée, il convient tout de même de relever l'existence de bonnes pratiques qui méritent d'être vulgarisées. Cette vulgarisation est d'autant plus opportune que l'efficacité des projets d'école/établissement est, à tors ou à raison, remise en question par nombre d'acteurs ayant constaté le manque d'adhésion ou de mobilisation de la communauté. La rénovation des projets d'école/établissement par la stratégie de mobilisation communautaire peut d'une manière certaine contribuer significativement au développement de l'école grâce à la mise à disposition de diverses ressources. C'est tout l'intérêt à promouvoir la mobilisation communautaire, c'est-à-dire l'approche réfléchie, pluraliste et participative consistant à reconnaître et à respecter les capacités des communautés des organisations locales, des leaders de la communauté, des groupes communautaires et des individus à prendre en charge leurs propres problèmes pour la réalisation d'un but commun. Toutefois, tous les acteurs et partenaires de l'école, en première ligne desquels les chefs d'établissement et les collectivités locales ne disposent pas nécessairement des outils adéquats pour impulser et entretenir une mobilisation communautaire autour de l'école. Ce document se veut une réponse à ce besoin. Il s'articule, dans un premier temps, autour d'une analyse des expériences en matière de mobilisation communautaire. Il s'agit ici d'un état des lieux (non exhaustif) d'exemples de pratiques de mobilisation communautaire initiées ça et là, soit par l'institution ministérielle, soit par les partenaires techniques et financier assorti de leçons apprises. Dans un deuxième temps, des outils élaborés ou améliorés et pouvant servir de supports efficaces aux acteurs engagés dans la mobilisation communautaire sont proposés, de même qu'un répertoire de thèmes de mobilisation communautaire autour de l'école ainsi qu'une série de recommandations à l'endroit des acteurs et partenaires : niveau central, collectivités locales, académies, Inspections, établissements.
PREMIÈRE PARTIE : ÉTAT DES LIEUX DES EXPÉRIENCES DE MOBILISATION COMMUNAUTAIRE⚓
DEUXIEME PARTIE : DEMARCHE, OUTILS ET SUPPORTS DE LA MOBILISATION COMMUNAUTAIRE⚓
RECOMMANDATIONS⚓
RÉFÉRENCES⚓
RÉFÉRENCES
Salvatore Maugeri (2004) : Théories de la motivation au travail. Paris : Dunod
Site web : AFAQ ( Association Française pour le management et l'Amélioration de la Qualité)
Philippe BERNOUX (1985) ; La Sociologie des organisations. Paris : Seuil - Philippe BERNOUX (1995) ; La Sociologie des entreprises. Paris : Seuil
Michel Crozier et Erhard Friedberg( 1977). L'Acteur et le Système. Paris : Seuil
Erhard Friedberg (1972) : L'analyse sociologique des organisations
Charles Maccio(2001) : Autorité – Pouvoir – Responsabilité. Du conflit à l'affrontement, la prise de décision.
Aubert, N (1991) : Management, aspects humains et organisationnels. Puf
Bartoli, A & Hemel, P (1986) : Piloter l'entreprise en mutation : une approche stratégique du changement. ESF
Michel Bonami (1993). Évaluation et management dans les organisations du secteur non marchand. Bruxelles : De Boeck Université - Henri Mintzberg (1982, 1990). Structure et dynamique des organisations
Les meilleures pratiques du management Jean BRILMAN Editions d'Organisations 2001 ;
Manager le changement Florence HUNOT Liaisons.
Coaching d'équipe Alain CARDON Éditions d'Organisations
Cohésion des équipes pratiques de team building ESF Pierre CAUVIN.
La psychologie des groupes Alain BLANCHET : Ed Armand COLIN
DEE, 2007, Cadre d'orientation méthodologique des projets d'école